La Côte d’Ivoire, représentée par une délégation composée des membres du Comité Interministériel de Lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM), a pris part du 22 au 23 juin 2016 à la réunion annuelle du Groupe de Coordination des Actions de Lutte contre le Travail des Enfants (CLCCG) organisée cette année à Washington, DC, aux Etats-Unis.

Le Ministre Moussa Dosso, Ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Chef de la délégation ivoirienne, accompagné de l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Etats-Unis, SEM Daouda Diabaté, de la Directrice de Cabinet de la Première Dame, Mme Sylvie Yao Patricia et des Experts ivoiriens, a prononcé un important discours à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de cette réunion tenue le 22 juin 2016, au Rayburn House Office du Congrès américain qui avait enregistré la participation d’éminentes personnalités, dont notamment  le Ministre américain du Travail,Thomas Perez le Ministre du Travail  du Ghana, Haruna Iddrisu, ainsi que du champion de la lutte  contre le travail des enfants, le Congressman Eliot Engel,co-auteur do protocole Harkin-Engel sur le travail des enfants.

Le Ministre Moussa Dosso a indiqué dans son propos liminaire que la question de la  lutte contre le travail des enfants dans la cacaoculture s’inscrit au titre des priorités nationales du Gouvernement ivoirien depuis ces cinq dernières années.

Il a présenté les avancées réalisées par la Côte d' Ivoire dans le cadre de  la mise en œuvre du Plan  National de Développement de 2012-2014 qui a nécessité un effort financier de plus 14 millions de dollars de la part du gouvernement et qui a permis de progresser résolument dans la lutte contre le travail des enfants dans les domaines de la prévention, de la protection et de la répression, avec :

• le renforcement du cadre législatif et réglementaire a travers  l’adoption et la mise en oeuvre de la Loi N°2015-635 du 17 septembre 2015 qui rend la scolarisation obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans depuis septembre 2015 ;
• l’adoption et la mise en œuvre  du Décret N°2014-290 du 21 mai 2014 qui détermine les conditions d’entrée et de sortie d’un enfant du territoire national en vue de lutter contre la traite transfrontalière d’enfants ;
• la construction de 17.000 salles de classes préscolaires et primaires rendues fonctionnelles et de 35 collèges de proximité ouverts pour renforcer l’accès des enfants à l’éducation ;
• la mise en place de six (6) mécanismes de coordinations régionales de la protection de l’enfant et de dix (10) plates-formes opérationnels visant à  détecter et à assurer la prise en charge d’urgence des cas de traite et d’exploitation d’enfants ;
• l’ouverture de la ligne verte 116 « Allo enfant en détresse » qui a été mise en service et qui a déjà permis de secourir 129 enfants ;
• la réalisation de 225 forages et 293 pompes hydrauliques ;
• l’affectation de 43 ambulances dans les villes de l’intérieur du pays et la remise de microcrédits à plus de 100 000 femmes pour le financement d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) ;
• 596 contrôles réalisés par l’Inspection du Travail dans les secteurs d’activités économiques susceptibles d’impliquer les enfants et 25 enquêtes menées par la Justice ivoirienne ont abouti à 17 condamnations à des peines d’emprisonnement ferme ;
• Deux (2) opérations de police de lutte contre la traite et le travail des enfants réalisées à Soubré et à San Pedro ont permis d’interpeller 27 présumés auteurs de traite d’enfants et de les déférer devant les tribunaux. 

Dans les domaines de la coordination et du suivi-évaluation des actions nationales de lutte, le Ministre a révélé que le Système d'Observation et de Suivi du Travail des Enfants en Côte d’Ivoire (SOSTECI) est opérationnel dans sept (7) départements de la zone cacaoyère.

Cette opérationnalité du SOSTECI permet désormais à la Cote d’Ivoire de disposer de données tangibles sur le phénomène dans toutes les  localités.

Le Ministre a souligné qu’en dépit de ces efforts poursuivis inlassablement par le Gouvernement ivoirien, de nombreux défis restent encore à relever.

Pour y parvenir, le  Gouvernement ivoirien a défini au titre de ses objectifs prioritaires l’élaboration d’une méthodologie cohérente pour le dénombrement des enfants travailleurs et pour l’évaluation régulière et efficiente  des progrès des actions nationales.

C’est pourquoi, le Ministre s’est réjoui de la prise en compte de cette préoccupation dans les thématiques de la réunion annuelle du CLCCG, en prévoyant des discussions visant à développer des indicateurs de progrès communs pour la mesure de toutes les avancées identifiées sur le terrain.

Pour terminer, le Ministre a réaffirmé l’engagement du Gouvernement ivoirien à relever le défi de l’extension du SOSTECI et de sa pérennisation dans toutes les zones de production de cacao, de même que dans toutes les régions du pays.

Face à tous ces défis, le Ministre a remercié tous les partenaires de la Côte d’Ivoire, notamment les Etats-Unis pour leur soutien constant à la concrétisation des programmes nationaux de lutte contre le travail des enfants et leur a renouvelé  la confiance des Autorités ivoiriennes qui savent pouvoir bénéficier de leur appui pour redoubler d’efforts et circonscrire définitivement et durablement le problème du travail des enfants.